INTRODUCTION A LA GEMMOLOGIE

   Célia Taillandier nous fait partager son admiration pour les pierres aux travers de cette page. Vous y trouverez plusieurs articles destiné au plus grand nombre sur la gemmologie, une spécialisation qu’elle affectionne particulièrement. Ici, une petite introduction à cette science complexe.

Qu’est ce que la « gemmologie » ?
   Le terme « gemmologie » est un dérivé du latin « gemma » qui signifie joyau et du Grec « logos » qui signifie traité ou discours. La Gemmologie est une science à part entière, c’est une ‘’branche’’ de la minéralogie qui, elle, se veut plus généraliste.
La gemmologie ne désigne pas uniquement l’étude et la connaissance des « gemmes » : pierres dites fines, précieuses, semi-précieuses et ornementales. Elle définit aussi la terminologie des composants, la taille et le polissage, la connaissance des métaux précieux et leur alliage. Il s’agit aussi de pouvoir estimer la valeur et la qualité d’une pierre, et ainsi, de pouvoir lui attribuer une utilisation correspondant à sa dureté. Elle inclut aussi la connaissance des perles qui ne s’étudient pas en minéralogie.
Il est difficile de dater la découverte de la gemmologie, les Hommes, même à l’âge de pierre taillaient déjà des silex, nous en sommes aujourd’hui à tailler des diamants à 56 facettes !

Que sont les gemmes ?
   Ils peuvent être décrits comme des spécimens de minéraux ou de matériaux organiques utilisés à titre ornementaux pour leur beauté, leur rareté et leur durabilité.
Les matériaux organiques utilisés comme gemmes incluent aussi les perles, le corail, l’ambre et le jais.
Les gemmes sont divisés en deux catégories : les diamants et les pierres de couleurs.
Le terme pierres de couleurs s’utilise au sens large dans la joaillerie pour se référer à tous les gemmes minéraux ou matières organiques à l’exception du diamant. Les perles sont étudiées séparément.

Pourquoi le diamant se distingue t-il des autres pierres ?

   Utilisé principalement en joaillerie pour son blanc caractéristique, le diamant s’oppose, de fait, à l’un des critères d’importance dans l’étude des gemmes qui n’est autre que la couleur.
Les propriétés physiques ou optiques du diamant sont suffisamment caractéristiques pour se distinguer des autres gemmes.
Enfin, les diamants, à l’inverse des pierres de couleurs de bonne qualité, sont constamment disponibles dans des catégories standardisées (degré de transparence, teinte, pureté, taille, poids…) qui permettent de les classer en 4 critères (4C) et de leur fixer un prix.

Les pierres de couleurs ne se classent pas de manière aussi simple car elles ont un nombre de nuances beaucoup plus important, il n’est pas dans les usages de les comparer entre elles.

QUELS SONT LES OUTILS DU GEMMOLOGUE ?

   Pour ce nouvel article, nous allons voir quel est le matériel indispensable à tout gemmologue ou amateur de gemmologie.

-L’œil: Tout d’abord, l’œil, c’est bel et bien l’outil de plus précieux en gemmologie. S’exercer à observer l’aspect extérieur (fissure, zone de couleur, l’éclat …) d’un gemme est une première étape au début de votre analyse. Pour ce faire, et avant toute observation, il est nécessaire de nettoyer votre gemme ; rien de mieux qu’une peau de chamois qui n’est pas abrasive, ou de l’eau savonneuse voire même un peu de dentifrice sur une brosse à dent. On peut envisager de plonger un gemme dans un bain à ultrason mais tout dépend de la nature de votre pierre. Si il s’agit, par exemple, d’une émeraude, d’une opale ou d’une perle, vous avez de grandes chances de les endommager. Le bain à ultrason n’est pas recommandé pour toutes pierres susceptibles de contenir des microfissures et autres inclusions importantes. Il ne ferait que les agrandir.

-Une brucelles: Pour pouvoir observer un gemme sous toutes ces facettes, il est nécessaire d’utiliser une brucelles (pince à pierre très fine et pratique) qui permet de tenir une pierre fermement sans l’abimer.

-Une loupe: On peut ensuite utiliser une loupe grossissante (x10) pour observer un gemme de plus près et en voir l’intérieur. C’est l’un des outils les plus indispensable du gemmologue.

-Un microscope: Le microscope est aussi important pour pouvoir zoomer avec une infime précision sur des inclusions indiscernables par l’œil humain. Il peut être aussi très pratique pour l’observation des gemmes bruts.

-Un réfractomètre: Le réfractomètre est aussi très utile aux amateurs plus aguerris. Il permet de définir l’indice de réfraction d’une pierre (compris dans une échelle) et permet ainsi d’éliminer une grande partie de pierres de synthèse pas toujours évidente à déterminer à l’œil nu.

-Un pèse carats: Le pèse carat est indispensable pour mesurer le poids d’un gemme. Cette unité de mesure fait référence à la graine du caroubier, qui servait autrefois d’étalon de masse car très précise : 1 carat ou ’’ct’’= 0.20 g. Elle n’a rien à voir avec les carats qui définissent les pourcentages d’alliages et d’or pur présents dans les bijoux.

Ces outils permettent dans un premier temps de déterminer de nombreux facteurs d’analyse de gemmes. Pour aller plus loin, il existe encore de nombreux outils essentiels pour les gemmologues confirmés tels que :

  • Les liquides de densités : ils permettent en immergeant une pierre dans des liquides aux dosages précis d’en déterminer la densité.
  • Le testeur de dureté : il définit la dureté d’une pierre par rapport à une autre, échelle comparative inventée par le minéralogiste Mohs (le diamant raye le saphir, le saphir raye la tourmaline, la tourmaline raye le quartz, etc…).
  • Le pied à coulisse : pour mesurer le diamètre et la hauteur d’une pierre.
  • Le polariscope : il aide à trier les pierres dans quatre catégories.
  • Le testeur de diamant : il indique si votre diamant est bien un véritable (le test doit être complété par d’autres procédés d’analyse tels que le référent poids/taille…).
  • Le filtre Chelsea : il permet de trier les pierres synthétiques (émeraude en premier lieu) des pierres naturelles.

Célia Taillandier

Le Diamant

Un peu d’Histoire :

   Les Grecs anciens, admirateurs du diamant l’appelaient « adamas » ce qui signifie le dur, l’invincible, ce qui donna le nom français de « diamant » et l’adjectif « adamantin ». Ces gemmes étaient déjà connus en Inde 600 ans avant J.C. Les considérant comme des morceaux d’éternité, les hindous les incrustaient dans les yeux des statues s’assurant ainsi de la protection des divinités. Pour les grecs, les diamants représentaient des éclats d’étoiles ou les larmes des dieux, tombées sur Terre. Jusqu’au XVe siècle, le diamant était porté seulement par les souverains comme un signe de force, d’invincibilité et de courage. C’est à partir de 1400 qu’a été introduite la tradition de la bague de fiançailles avec elle le diamant symbolisant l’union. Chez les égyptiens, l’anneau symbolisant l’amour pur et invincible devait être porté à l’annulaire de la main gauche la croyance voulant que la « veine de l’amour » circule par ce doigt, menant directement au cœur.

Un peu de gemmologie :

   On ne présente plus cette pierre qui réunit à la fois un scintillement fascinant, une clarté limpide, la dureté la plus élevée parmi les autres minéraux, et un feu éclatant des couleurs de l’arc-en-ciel.
Il existe des diamants de différentes couleurs : rouge, bleu, vert et noir… Les couleurs les plus communes vont du jaune pâle au blanc transparent en passant par de beaux spécimens de couleur champagne.
Sa dureté est de 10 sur l’échelle de Mohs (Voir introduction: Qu’est-ce que la gemmologie?), il est 140 fois plus dur à tailler que le corindon (saphir et rubis). Il n’en est pas pour autant incassable. Cette dureté est pourtant sans égale dans l’univers minéralogique ; c’est pourquoi, dans le temps, le diamant passe pour impérissable. Les diamants ont en moyenne entre 1 et 3 milliards d’années, ce qui signifie qu’ils sont plus vieux que les dinosaures. Seuls 20 % des diamants sont destinés à la joaillerie ; les qualités moindres sont destinées à l’industrie et aux laboratoires.

Quelques gouttes de rosée sur une toile d’araignée, et voilà une rivière de diamants.
De Jules Renard / Journal 1893 – 1898
Un extrait qui illustre bien la pureté si particulière du diamant composé entièrement de carbone.

   Il est inattaquable à toutes réactions chimiques (excepté à un mélange sulfochromique à 200 °C). Son système cristallin est cubique. En atelier de joaillerie, une mauvaise manipulation (choc thermique) peut laisser des empreintes sur ses facettes.
Le diamant se forme en grande profondeur, de plus ou moins 80 km sous Terre, sous l’exercice d’une pression importante ajoutée à une température élevée. La roche mère du diamant (la kimberlite) le propulse à la surface par le biais du canal des cheminées volcaniques.
On trouve des gisements diamantifères principalement en Sibérie et Afrique.
Ce qu’il faut retenir : les 4 C, les quatre critères d’évaluation du diamant :
1 – la Couleur, de blanc exceptionnel (D, G) à teinté (S, Z)
2 – la Clarté, de IF – VVS 1 (Internally Flawless : traduction « intérieurement impeccable » – Very Very Slight : traduction « très très légères » inclusions très difficiles à localiser sous grossissement 10 x) à P3 (Imparfait, inclusions évidentes visibles à l’œil nu).
3 – le Carat le poids 1 carat ou ct = 0.20 g.
4 – la Taille (Cut en anglais) La plus courante est la taille brillant à 56 facettes. On peut rencontrer aussi la poire, la princesse (carré), la marquise (forme de navette)…etc…

 *Après avoir été porté pendant une certaine période, le nettoyage aux ultrasons de votre diamant permettra de lui redonner son éclat d’origine.

Célia Taillandier

Saphir et Rubis

LES CORINDONS

Une famille nombreuse haute en couleur.

   Les corindons se distinguent des autres familles de pierres par la pluralité de sa gamme de couleurs. Ainsi, le rubis et le saphir viennent de la même famille. Il existe des saphirs de toutes les couleurs, tandis que le rubis comprend une gamme allant du rose au pourpre.
Leur système cristallin est rhomboédrique pour le rubis et le saphir.

Un peu d’Histoire :

   En Orient on attribue au rubis des propriétés magiques : il serait capable de prévenir des événements terribles. Dès lors, si une catastrophe survient, le rubis perd son éclat et le retrouve lorsque la situation est apaisée. Les égyptiens et les romains désignaient le saphir comme la pierre de la justice et de la vérité. Chez les bouddhistes il incarnait paix et amitié. Il aurait aussi servi d’intermédiaire aux nécromanciens pour entendre des voix et présager l’avenir.

   Très peu de rubis dits remarquables, célèbres par leur taille, ont été découverts. La nature s’est montrée plus fertile et généreuse avec les diamants. Les rubis dépassant 10 carats sont considérés comme exceptionnels. En 1918, année de l’Armistice, tandis que le monde déplorait des pertes humaines considérables, on trouva en Birmanie un rubis d’une taille impressionnante. Ce spécimen exceptionnellement lumineux et pesant 41 carats fut baptisé le Rubis de la paix ! Un joyau, comme une piqûre de rappel envoyée par la Terre, incarnant dans une merveille d’un rouge éclatant tant de sang versé par la guerre.

Un peu de gemmologie :

   Les couleurs du saphir s’étendent du bleu bien connu au jaune, orange, rose, vert, violet et brun, des teintes les plus claires et discrètes aux plus franches et soutenues.
La famille des corindons est constituée d’oxyde d’aluminium.

L’alliance de l’aluminium et du gaz oxygène forment un minéral dur, lourd et résistant : l’alumine. Elle est chimiquement pure et incolore. Les couleurs du saphir sont dues à un colorant répandu par nuages dans l’organisation atomique des cristaux. La profondeur de la couleur est définie par la mesure relative du colorant.

   Les corindons verts, jaunes, bleus et bruns sont colorés par du fer dont la valence (nombre de liaisons chimiques engagées par un atome dans une combinaison avec un autre atome) définit la couleur. L’alumine est présente dans la majeure partie de l’écorce terrestre ; aussi trouve-t’-on des gisements de corindons dits nobles sur tous les continents. Les gisements les plus riches se trouvent en Birmanie, Thaïlande et à Ceylan.
   La dureté du saphir et du rubis est de 9 sur l’échelle de Mohs (Voir article : Qu’est ce que la gemmologie), ce qui les classe dans la catégorie des pierres résistantes.
La couleur profonde du rubis est due à la présence d’oxyde de chrome infiltré dans le réseau cristallin de l’alumine. La nuance la plus recherchée chez le rubis est le rouge sang de pigeon, rouge carmin foncé. Cette fameuse nuance est due à la présence de 0,1 % de chrome pur dans le cristal.

   Les rubis et saphirs contiennent presque toujours des cristaux étrangers, des inclusions ; on les appelle aussi des soies qui produisent comme un effet argenté délicat. Sur les cabochons (pierres taillées : un côté bombé et un côté plat) cet effet peut se grouper en une étoile. Ce phénomène si particulier est appelé l’astérisme. On observe sur la partie bombée du corindon, une étoile, généralement constituée de six branches, qui se déplace de part et d’autre de la pierre lorsqu’elle est en mouvement. Contrairement au diamant, pour lequel la meilleure qualité reste la pureté sans inclusions, celles présentes dans le rubis et saphir attestent d’une authenticité certaine.

Célia Taillandier

Le béryl : emeraude & aigue-marine

 

La famille béryl un peu d’Histoire :
Le mot béryl vient du grec beryllos qui signifie « cristal de couleur eau de mer ». Les deux variétés de béryl les plus connues sont l’aigue marine et l’émeraude, mais la grande famille compte aussi le béryl jaune, la morganite (béryl rouge) et le béryl vert. Dans sa forme pure, le béryl est appelé silicate d’aluminium et beryllium, il est alors incolore. La pureté du béryl peut être si prononcée qu’il était utilisé au Moyen Âge pour la fabrication des premières lunettes.

 

Émeraude :

Flâner…
   Dans cet article, nous ne partons pas loin pour rêver. C’est sur la côte nord de notre si belle Bretagne, entre Cancale et le cap Fréhel, que l’on trouve la côte d’Émeraude. Ses eaux couleur bleu vert si particulière portent bien leur nom.
Cette couleur est due à la présence de chrome ou de vanadium en son sein. Ces gemmes contiennent la plupart du temps des inclusions internes spécifiques à chaque pierre.

La taille classique de l’émeraude est le rectangle pans coupés qui combine forme rectangle (en gradins ou à degrés) et facettes d’angles réduits afin d’optimiser sa couleur et la protéger des dommages extérieurs et tensions internes. Les inclusions présentent dans l’émeraude, atteste d’une authenticité certaine, car très rares aujourd’hui sont les émeraudes complètement pures. Contrairement au diamant, pour lequel la meilleure qualité reste la pureté sans inclusions.

 

Aigue marine :

   L’aigue marine est associée aux quatre coins du monde à l’énergie de l’eau et de la maternité. On lui donnait aussi le nom populaire de pierre du marin. Selon la légende, une fois portée, la pierre garantissait aux pêcheurs de rentrer saufs à quai.

 

Un peu de gemmologie :
   La couleur bleu horizon de l’aigue marine provient du fer présent en son sein dans des proportions variables. Il n’existe pas de type de taille spécifique à cette pierre, on en trouve de toutes les formes.

 

Généralités :
   Sa dureté est de 7.5 à 8 sur l’échelle de Mohs (Voir article : Qu’est ce que la gemmologie)
On trouve les principaux gisements d’aigue marine et d’émeraude aux États-Unis, en Colombie et au Brésil.

Célia Taillandier

Les perles

LES PERLES DÉVOILENT LEURS SECRETS

   Des mystères ont longtemps entouré les perles, elles ont été durant des siècles l’objet d’histoires rocambolesques. En voici une plus poétique : une goutte de rosée tombe dans l’océan, elle est aspirée par une huitre et crée une perle. Si le temps est radieux, la perle sera blanche et d’un éclat somptueux, si le temps est mauvais, la perle sera de teinte plus sombre.

Les origines des perles

   Les perles font partie de la grande famille des gemmes tout comme le corail.
Elles se forment, dans des cas rare, dans les gastéropodes, mais se trouve principalement dans l’huitre (appelées alors « huitres perlières« ) et quelques mollusques d’eau douces.
C’est avec élégance et poésie que ces animaux marins nous donnent une belle leçon de vie.
La perle est le fruit de l’intrusion d’un corps étranger (on parle de grain de sable le plus souvent) dans le manteau du mollusque, appelé l’épithélium. Ce tissu réagit assez vigoureusement à l’arrivée de ce corps étranger déclenchant ainsi une prolifération de cellules s’accompagnant d’une sécrétion de nacre. Les cellules et la nacre en symbiose créent ainsi un « sac perlier ».

Un éclat : l’orient

   Tout au long de sa vie le corps étranger qui deviendra plus tard une perle va être accueilli par différentes couches de nacre, ce qui crée cet éclat propre à la perle appelé l’orient. La grosseur et l’éclat d’une perle dépendent de l’hôte dans lequel elles se développent. La plus grosse perle existante à ce jour est de 34 kg, pêchée par son propriétaire dans l’archipel des Philippines ; elle est restée pendant une dizaine d’années… sous son lit !

De quoi est faite la nacre ?

   La nacre est constituée principalement de carbonate de chaux, sous la forme d’aragonite et d’une substance organique, la conchyoline. Cette dernière la rend vulnérable, elle est susceptible de changer, c’est pourquoi on ne garantit pas totalement la durée de vie d’une perle, elle peut être estimée de 100 à 150 ans. Les perles ont une palette de couleurs assez variée, elles vont ainsi du bleu au blanc, rose, mauve et vert (de très belles perles de teinte aubergine ou vert sombre sont utilisées en joaillerie). Elles sont solides et ne cassent que difficilement. Leur unité de mesure est le grain, 1 grain = 1/4 de carat = 0.05 gramme.

Les perles de culture

   Devant répondre à une forte demande, les hommes ont été amenés à cultiver les perles en grande quantité, cette production représente aujourd’hui environ plus de 90 % du marché des perles. Le principe de création d’une perle ne change pas, elle est juste imposée par un geste d’une précision chirurgicale. On insère un noyau dans l’épithélium et le temps de travail de l’huitre pour former une perle est abrégé pour un plus grand rendement.

Un entretien rigoureux est indispensable pour prolonger leur durée de vie. Ainsi en les tenant éloignés des parfums, acides, de la transpiration, des laques coiffantes, et des grandes sécheresses ou humidité, vos perles se conserveront plus longtemps.

Célia Taillandier

L’Opale

 

« Allons, que le Dieu de la mélancolie te protège, et que ton tailleur fasse ton pourpoint d’un taffetas d’une couleur changeante, car ton cœur est une véritable opale. »

W. Sakespeare _ La nuit des rois.

 

Un peu d’Histoire :

   L’opale tient son nom du latin « opalus« , qui signifie « pierre précieuse ». Elle est connue et appréciée dans le monde depuis l’Antiquité. Ses couleurs changeantes si intenses lui donnent un attrait poétique et inspirant. Bien avant l’arrivée des Européens en terre australienne, l’opale était déjà encrée dans les légendes des peuples aborigènes. L’une de ces légendes raconte que le Créateur du « temps du rêve »( désigne l’ère qui précède la création de la Terre) un jour descendit sur Terre sur un arc-en-ciel. Il venait pour répandre un message de paix ; lorsque son pied toucha le sol, la roche se mit à scintiller aux couleurs flamboyantes d’un arc-en-ciel.

L’opale de la comète de Halley, est à ce jour, la plus grosse opale noire brute jamais découverte, de la taille d’un poing fermé. Lors de son excavation, dans l’hémisphère Sud, on pouvait alors contempler dans le ciel la comète de Halley, visible de la Terre tous les 76 ans. Deux merveilles de la nature qui portent désormais le même nom !


 
Un peu de gemmologie :

   Les opales sont toutes uniques : soit par leur forme irrégulière, soit par leur jeu de couleurs. Elles nous offrent une vaste palette arc-en-ciel  : du blanc au bleu, jaune, orange, rouge, vert, noir , marron… autant dire qu’il y en a pour tous les goûts ! Mais pourquoi ces fameuses couleurs sont-elles si changeantes ? Cet effet, appelé irisation s’explique par la présence de minuscules sphères de silice transparentes ; c’est leur disposition et leur taille qui provoquent la diffraction de la lumière, le minéral pur est transparent ou laiteux.

Plus généralement, l’opale se compose de silicate hydraté et de 5 à 10 % d’eau dans des pores nanoscopiques.
Sa dureté est de 5.5 à 6.5 sur l’échelle de Mohs (Voir article : Qu’est ce que la gemmologie)
Son système cristallin est majoritairement amorphe.

Elles sont généralement taillées en cabochons, rarement en taille brillants (pour les opales de feu) ou bien simplement polies sur une face pour conserver sa roche-mère.

Les principaux gisements de ces pierres arc-en-ciel se trouvent principalement en Australie et Éthiopie.

Les différentes variétés :
 

*L’opale noire, la plus rare, aux contrastes marqués. Son nom lui vient de son corps sombre, noir ou gris (dû à la présence de carbone et d’oxyde de fer) qui contraste avec de vives couleurs.

*L’opale blanche, d’un corps laiteux, blanc, sur lequel de vives couleurs peuvent surgir.

*L’opale cristal, souvent translucide et transparente où la netteté des couleurs est marquée par des formes bien distinctes.

*L’opale boulder, plus facile à identifier par la présence de ’’roche-mère’’, de grès, à la base de la pierre que l’on garde volontairement lors de sa taille. Cette roche mère lui donne un aspect mystérieux fantastique.

*L’opale koroïte matrix, assez proche des boulders. Les veines d’opale sont plutôt présentes en surface, se mélangeant avec la roche-mère plutôt marron, pour construire des formes de mosaïques multicolores.

*L’opale de feu doit se distinguer des autres variétés d’opales. On la trouve principalement au Mexique, elle doit sa particularité à sa couleur, uniforme et intense : jaune, orange, rouge…

 » La lune au jour est tiède et pâle. Comme un joyeux convalescent ; Tendre elle ouvre ses yeux d’opale. D’où la douceur du ciel descend. » Des rayons et des ombres, Victor Hugo

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Célia Taillandier

∗Vous trouverez dans nos ateliers-boutique un large choix d’opale de différentes variété.

Le lapis lazuli

Voici l’histoire d’une pierre bleue abordable, le Lapis
lazuli, venue d’Afghanistan, dont la pureté s’affirme grâce à son bleu
intense.

Lapis lazuli vient du latin « lapis » qui signifie pierre et de l’arabe
« azulou al-lazward » qui désigne le ciel et toutes nuances de bleu. Il
partage, avec la turquoise, la distinction d’avoir fait partie des
gemmes parmi les plus prisées des anciennes civilisations. Pline disait
de lui qu’il est un « morceau de firmament étoilé ». Vénéré par les
égyptiens et les babyloniens, le lapis lazuli, d’un bleu roi étincelant
était connu comme remède à la mélancolie mais servait aussi d’offrande
aux monarques d’Égypte. On trouve d’ailleurs des amulettes, des sceaux
cylindriques et des scarabées dans les tombes royales égyptiennes. On
portait l’image de Mat, la déesse de la vérité, taillée en lapis lazuli,
autour du cou. Bref à en croire les écrits de l’Antiquité, elle est la
pierre préférée de la vallée du Nil depuis au moins 5 000 ans !

De la Grèce Antique, à Rome en passant par la Renaissance, on
pulvérisait le lapis pour le réduire en pigments d’un bleu profond bien
connu en peinture à l’huile. Réduit en poudre, le lapis avait aussi un
usage thérapeutique moins connu aujourd’hui, celui de tonique ou de
purgatif. Les chinois et les égyptiens, quant à eux le transformait en fard à paupière.

Un peu de gemmologie:

Le lapis lazuli contrairement à d’autres gemmes est une roche et non
un minéral. Par définition chaque matériau composé de deux minéraux ou
plus est une roche. Il est composé d’une base de minéral bleu : la
LAZURITE, et varie de plus grande quantité de PYRITE (veines dorées
visible à l’oeil nu) et de CALCITE, comme elle varie en moindre quantité
de DIOPSIDE, SODALITE et autres.
*A ne pas confondre avec : LAZULITE, l’AZURITE
Son système cristallin est cubique et sa dureté est de 5 à 5.5 sur l’échelle de Mohs (Voir article : Qu’est ce que la gemmologie)

La qualité du lapis

Parmi les qualités de lapis, la plus prisée reste le lapis perse, du
Nord Est de l’Afghanistan qui possède la plus fine couleur, très intense
avec aucune inclusion de CALCITE (veines blanches) et évidemment plus
rare.

Les formes de lapis

Le lapis lazuli se taille généralement en cabochon ( partie supérieure bombée, partie inférieure plate) ou en tablette plate.
Pour extraire ce gemme dans des conditions climatiques souvent très
arides, on chauffe la roche, et lorsqu’elle est à bonne température, on
l’arrose d’eau froide, la roche se fend suite au choc thermique, on peut
ainsi extraire le lapis. Cet opération s’effectue plutôt en hiver en
récupérant l’eau grâce à la fonte des neiges. Des croyances prétendent
que si l’on extrait du lapis en été, un gigantesque serpent venimeux
sort de la roche une fois fendue, prenons garde …

Célia Taillandier

 

Anglaise

CAPITALE